22.11.07

Tom est mort

Fascinée par les mots de Darrieussecq, choisis entre mille : un constant jeu de décalage, de doute, de mise en place ardue de l’écriture. Je ne veux pas relire.

« Les survivants d’Hiroshima et Nagasaki disent qu’il faudra un autre mot que le mot destruction. Un autre mot que disparition quand ne reste même plus la trace de ce qui manque. Il manquait les rues, les arbres, il manquait plus que les maisons. Il manquait la ville. Il fallait aussi subir l’absence des lieux. Il manquait les oiseaux, l’hôpital, la poste, les parcs, il manquait les endroits. Plus rien. La vitrification des rues au point d’impact, et, un peu plus loin, des gravats. Être dehors, dans la nudité brute. Un autre mot que la destruction. Pour la première fois, le désabri. La disparition de l’espace, l’espace désintégré, et le temps qui tombe avec. »

« Je ne reviens pas en arrière. Je ne veux pas relire. J’essaie d’écrire l’histoire de Tom, l’histoire de la mort de Tom, j’essaie de m’y retrouver, Tom qui est devenu mort, Tom à qui on ne pense plus qu’en sachant qu’il est mort. »

Marie Darrieussecq, Tom est mort, Paris, P.O.L, 2007.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Ça a l'air bon!

Je vais devoir passer la fin de session, mais après, je devrais avoir du temps pour le lire.

Alexie M a dit...

Ct'écoeurant....