L’autre jour en marchant tranquillement devant l’école primaire près de chez moi, j’entends des petites voix qui émanent de l’autre côté de la clôture. C’était sur l’air de Pretty woman de Roy Orbison :
Penis Woman
Walkin’ down the street
Penis WOMAN…
Un groupe de garçons, 10 ans peut-être. L’âge où on veut faire rire les amis à tout prix. Quelques uns en vélo, les autres courant autour de façon désorganisée. Le plus petit traîne l’équipement de gardien de but. Et assis par terre, le dos accoté contre la clôture de métal, un autre garçon qui garde les yeux rivés au sol. À qui sa mère a probablement répété qu’il fallait simplement ignorer les commentaires du genre.
Penis Woman
Walkin’ down the street
PENIS WOMAN
En un instant, ça m’est revenu, comme un coup de barre dans le ventre. La cruauté toute simple des enfants, chantée à l’unisson dans une cour d’école. C’est Vincent Cloutier qui passe vite vite avec son vélo à côté de moi, en faisant frôler son guidon contre mes fesses. C’est Stéphanie Gagné qui me demande, avec un ton de fausse confidence et un sourire en coin, si je suis lesbienne (en étirant le mot et en mettant l'emphase sur le biiiiienne. C'est un mot que je n'entendais pas souvent à 10 ans et je me souviens d'avoir pensé que ça ressemblait à "hyène") . C’est aussi un coup de téléphone passé sur l’heure du souper (en bruit de fond, des rires, la télévision). À ma mère me demandant qui avait appelé, j’avais répondu « rien », avec un nœud dans l’estomac.
Penis Woman
Walkin’ down the street
Penis WOMAN…
Un groupe de garçons, 10 ans peut-être. L’âge où on veut faire rire les amis à tout prix. Quelques uns en vélo, les autres courant autour de façon désorganisée. Le plus petit traîne l’équipement de gardien de but. Et assis par terre, le dos accoté contre la clôture de métal, un autre garçon qui garde les yeux rivés au sol. À qui sa mère a probablement répété qu’il fallait simplement ignorer les commentaires du genre.
Penis Woman
Walkin’ down the street
PENIS WOMAN
En un instant, ça m’est revenu, comme un coup de barre dans le ventre. La cruauté toute simple des enfants, chantée à l’unisson dans une cour d’école. C’est Vincent Cloutier qui passe vite vite avec son vélo à côté de moi, en faisant frôler son guidon contre mes fesses. C’est Stéphanie Gagné qui me demande, avec un ton de fausse confidence et un sourire en coin, si je suis lesbienne (en étirant le mot et en mettant l'emphase sur le biiiiienne. C'est un mot que je n'entendais pas souvent à 10 ans et je me souviens d'avoir pensé que ça ressemblait à "hyène") . C’est aussi un coup de téléphone passé sur l’heure du souper (en bruit de fond, des rires, la télévision). À ma mère me demandant qui avait appelé, j’avais répondu « rien », avec un nœud dans l’estomac.
Surtout, la fin d'une vision romantique de l'enfance. Les enfants ne sont pas toujours beaux et gentils, petits scouts qui vendent du chocolat à la sortie de l'épicerie. Les enfants ont une cruauté singulière, attachent une dangereuse importance au groupe. Sont souvent laids, de grandes dents dans la bouche, sales, mal engueulés. Certains enfants tuent les chats.
Le groupe de garçons chantait fort dans la cour d’école, ça m’a pris deux coins de rue avant de ne plus les entendre du tout. J’ai accéléré le pas.
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