2.12.09

Beeeeeeeeeeeeeeeeeeeethoooooooooveeeeeeeeeeeeeen


Comme on le découvre dans les premières (et plus en détail dans les cinq dernières) minutes de ce podcast de RadioLab, il existe un projet artistique d'un certain Leif Inge, qui étire littéralement la 9ème Symphonie de Beethoven sur 24 heures. Ils la font jouer dans des galeries un peu partout dans le monde et les gens y assistent et s'émeuvent et pis toute le kit dans une ambiance new age. On les imagine facilement nu-pieds et vêtus de lin.

Non, j'exagère. C'est seulement que le résultat de la 9ème étirée fait quand même très méditatif et vaporeux. Le projet en tant que tel vise à "rapprocher l'oeuvre de l'éternel", mais il entraîne surtout une réflexion sur l'expérience auditive de la musique. Ici, on nous fait entendre l'équivalent de ce qu'on voit quand on observe quelque chose au microscope.

Moi, ça me fait penser à l'écoute de vinyles qui nous permet (sur ma table tournante, en tout cas), d'ajuster la vitesse de la rotation du mécanisme et de jouer minimalement avec la métrique de la musique, par le fait même.

Il me vient une sorte de vertige à l'idée d'ajouter un nouveau critère d'écoute à tout ce que je possède en disques vinyles. Parce que c'est essentiellement l'idée d'Inge: ééééétiiiiirooooons tel classique et voyons si on ne pourrait pas y ressentir une autre vérité. En supposant que tout ce qui est vocal ne devrait pas être trop ralenti - ça créerait vite des monstres -, je me demande s'il est possible d'apprécier différemment une pièce de l'Album blanc, de Glenn Miller, d'A Tribe Called Quest ou de Dave Brubeck. J'essaie et on en rejase.

En attendant, voici quelque chose qui recentre pas mal mieux les chakras que n'importe quel new age ronflant:

3 commentaires:

Anne a dit...

Le projet de Leif Inge me rappelle celui de Douglas Gordon qui, en 1993, a étiré Psycho d'Hitchcock sur 24 heures. La critique de l'époque jubilait, ouah l'afiliation! Quelle magnifique traité de la familiarité! Mais en pratique, l'expérience de spectateur est probablement moins trippante que tout ce qui s'est écrit comme analyses à l'époque. Tu as de la chance si tu arrives en plein dans la scène de la douche, mais sinon, c'est assez insoutenable...

Clarence L'inspecteur a dit...

Je me demande qu'est-ce que ça donnerait à l'inverse, si on accélérait radicalement la pièce de John Cage "As Slow As Possible", qui est jouée en ce moment quelque part en Allemagne, depuis 2001, et qui est supposée se terminer en 2640, à raison d'à peu près une note par cinq ans...
La partition fait seulement huit pages. Ça serait peut-être aussi bon que du Mississippi John Hurt...

Anonyme a dit...

Check-z-y les doigts!!! Cooooooooool

-Robin