27.3.10

Deuxième de couverture, no 11 - Les Enfants de minuit (Rushdie)

La réalité peut avoir un contenu métaphorique; cela ne la rend pas moins réelle. Mille et un enfants sont nés; il y avait mille et une possibilités qui n'avaient jamais existé auparavant, en un lieu et un moment; et il y avait mille et un culs-de-sacs. Les enfants de minuit peuvent avoir pour but de représenter beaucoup de choses, en fonction de votre point de vue: on peut les considérer comme une dernière manifestation de tout ce qui est désuet et rétrograde dans notre nation infestée de mythes, et dont l'échec est hautement souhaitable dans le contexte d'une économie du XXe siècle en pleine modernisation; ou comme un véritable espoir de liberté, qui est maintenant éteint à jamais; mais il ne doivent pas devenir la création bizarre d'un esprit désordonné et malade. Non: la maladie n'a rien à faire là-dedans. (p. 291)

J'ai fait un constat gênant, à la lecture des Enfants de minuit de Salman Rushdie: l'Inde m'intimide. Avec les Darjeeling Limited, les Slumdog Millionaire et autres films indophiles, elle le fait de moins en moins, mais elle le fait tout de même. Le narrateur l'affirme lui-même, la nation est infestée de mythes, mais plus que tout, elle représente pour moi un tout autre rapport au monde, et la question d'un langage "autre" pour aborder le monde est centrale dans le roman.

6 commentaires:

Clarence L'inspecteur a dit...

Euh... je pense que t'as pas fini, là...

Catherine a dit...

J'ai lu ça en première session. Ça faisait 4 mois que j'étais revenue. Tu te douteras que j'ai adoré.

Je suis curieuse de voir quel effet le roman aurait sur moi 5 ans plus tard... Ça et L'équilibre du monde (M. Rohinton).

Et là je cherche un autre roman que j'ai lu un peu après et qui m'avait laissée sur une impression semblable aux Enfants de minuit, mais je ne le retrouve pas. Merde.

William a dit...

Daniel: je n'ai sincèrement aucune idée de quoi tu parles. Je n'ai pas fini mon commentaire? Je n'ai pas fini de lire le livre? Je n'ai pas fini d'être intimidé par la culture indienne? Je n'ai fini une phrase?

Catherine: Je suis très ambivalent par rapport à ce roman. J'ai adoré l'effervescence et l'impression de n'avoir que très peu d'emprise ou de références communes. En plus, fuck, le récit est renversant. Mais il y a un sentiment gossant de tout voir ça à travers un panneau de plexi-glass qui m'a suivi tout au long de la lecture. J'aimerais vraiment lire Rushdie en anglais, pour connaître le rapport direct au langage. La narration est tellement incarnée et dynamique. Ici, je ne pourrais te dire exactement pourquoi, ç'a bloqué ma lecture.

Il faut dire que l'édition que j'avais était bourrée de coquilles. Pour quelqu'un qui travaille là-dedans au quotidien, ça équivaut à un speaker qui griche.

Clarence L'inspecteur a dit...

Non, c'est juste qu'on aurait dit que tu t'arrêtais en plein milieu d'une idée... Et d'habitude tes commentaires sont plus élaborés, ou en tous cas plus longs que ta citation en exergue... ;)

Anne a dit...

MAIS POURQUOI PERSONNE NE PREND LA PEINE DE PARLER DU VIDÉOCLIP?

Dominique a dit...

Anne: j'avais justement le faire. j'adore cette chanson! Love Ghost World aussi.