Effet de réel & hyperréalisme de la mise en scène

(Brainstorm de quelque chose de plus gros)

Comment Cassavetes peut-il se représenter l'art comme une extension de la vraie vie?

Son cinéma ne se construit pas uniquement sur le réalisme de la représentation (c'est-à-dire ce qui est plausible dans la réalité non filmique). Le cinéma de Cassavetes offre plutôt littéralement un (faux) réel filmé. Essentiellement, le « style Cassavetes » s'observe dans ce talent à estomper la frontière entre la réalité et la fiction, entre l'acteur et son personnage. À mille lieues du réalisme documentaire, le cinéaste construit son oeuvre à partir d'une alliance complexe entre la liberté totale de la représentation et la précision médicale de la performance.

• La fausse improvisation : les dialogues et le jeu désinvolte des comédiens laissent une impression de jeu improvisé. Bien que tous les dialogues aient été minutieusement scriptés, certains comédiens ont avoué ne pas savoir à quel moment la caméra commençait à tourner.
• Le temps du récit : Pour le réalisateur, le réel surgit lorsqu'on laisse tourner la caméra quelques minutes de trop. Technique qui mise sur l'attente, le silence et le malaise.
• Gena Rowlands : Tout au long de sa carrière, Rowlands rejoue sans cesse le même rôle. La femme de Cassavetes surgit régulièrement au milieu de l'action : Rowlands joue Rowlands. Au centre de Mabel, Myrtle ou de Minnie, on retrouve toujours cette préoccupation pour la performance, la simulation et la mise en jeu du corps.
• Le cinéma intimiste : De film en film, Cassavetes dirige sa troupe, constituée de sa femme, ses amis et sa famille (quelques fois dans sa propre maison). C'est un cinéaste de la vie ordinaire qui s'intéresse avant tout à la classe moyenne américaine et à l'anti-spectaculaire.
• Hyperréalisme au cinéma vs mise en scène du réel (à fouiller)

Autres pistes :
Que peut le corps au cinéma? (Brenez) : potentialité et présence du corps
Cassavetes et les "petites apocalypses intimes" (Chassay) : effet de vérité, anti-spectaculaire et imaginaire de la fin
(Faux) sabotage, absence de raffinement, cinéma brut...