12.4.10

Deuxième de couverture, no 13 - Vox (Baker)

"This is a miracle," he said.
"It's just a telephone conversation."

"It's a telephone conversation I want to have. I
love the telephone." (p. 58)

Avec Vox (1992), Nicholson Baker reproduit, sur 165 pages, la conversation téléphonique de deux individus d'un bout à l'autre du pays. On se souviendra qu'avec The Mezzanine, c'étaient les 30 secondes nécessaires pour emprunter l'escalier roulant menant à son lieu de travail qui s'étiraient sur 135 pages. Je comprends mal ce qui a pu pousser plusieurs critiques à étiqueter cet auteur de "minimaliste" ou d'"ultraminimaliste": sa prose est tout sauf minimaliste. Là où l'auteur minimaliste exploiterait un style direct et expéditif (to make a long story short, comme on dit), Baker étire l'instant et "maximise" son impact littéraire. Il agit comme un microscope, en magnifiant le réel. Qui plus est, si dans The Mezzanine, Baker jouait au microscope digressif, avec Vox, il est difficile de parler de digression parce que pour qu'il y ait telle chose, il faudrait une intrigue principale et une série d'égarements. Ici, l'intrigue principale est de discuter nonchalamment. En ce sens, la digression n'est plus exactement une distraction, elle est un musement exécuté en dialogue.

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