5.8.10

"Let's go downtown and see the modern kids"


J'ai rêvé qu’on vivait, ma sœur, mon père et moi, dans une grande ville d’un autre pays. On venait d’emménager et ma sœur, qui représentait en fait une sorte d’hybride de ma sœur et de toi, était ultra excitée par l’idée d’avoir accès à autant de monde et autant d’activités diversifiées. Alors, tandis que mon père joggait dans un grand parc où le béton était plus visible que les arbres, elle et moi, on avait décidé de flâner sur la grande place du parc. Après une éllipse temporelle que seuls les rêves nous permettent, ma sœur était amoureuse d’un voyou latino en camisole blanche et complètement rasé, sauf pour une moustache qu’il portait nonchalament – le genre de bonhomme que tu vois dans les films de policiers californien et que tu reconnais immédiatement comme étant la version générique du bad ass latino. C’est sa façon désinvolte de porter la moustache qui te rappelle qu’il fait partie d’une fiction : personne ne porte une moustache avec autant d’indifférence, dans la vie. Le gars, évidemment, représentait dans mon rêve une entité vilaine, une énergie méchante; il me fallait un plan pour ramener ma sœur/toi dans les rangs familiaux.

Pourtant, le seul plan qui m’était venu à l’esprit m’avait envoyé alerter mon père – c’est dire à quel point, même en rêve, ma paresse me rend incroyablement stupide. Papa s’était alors pointé tout suant devant la voiture du gars, il avait ordonné à ma sœur de sortir du véhicule et s’était avancé vers le voyou en brandissant mollement son poing. Je me souviens alors de deux choses très distinctes qui ont précédé mon réveil. D’abord, j’ai noté que j’avais le point de vue d’une caméra en contreplongé dans l’habitacle du char, alors que tout le monde était déjà sorti – mon rêve était donc devenu un film auquel j’assistais comme témoin/caméra. Ensuite, juste avant qu’il ne s’élance sans trop de conviction vers le malfrat, mon père s’était tenu devant la fenêtre du passager et j’ai pu remarquer que le majeur, sur son poing, n’était pas complètement replié contre sa paume : il allait lui donner une bine.


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Oh, ce n'est pas comme si on n'en entendait pas assez parler, mais pour ceuze qui ne savent pas encore s'ils doivent l'acheter ou le télécharger, voici un stream (un ruisseau?) du nouvel album d'Arcade Fire, gracieuseté de All Songs Considered. J'avoue qu'à date, il me plaît pas mal.

1 commentaire:

Clarence L'inspecteur a dit...

Je viens de l'acheter sur itunes. Il joue dans mes oreilles en ce moment. J'aime. Catchy et ambitieux en même temps.