16.9.09

Une chorale de chorales & l'enfant illégitime de Julien Mineau, Isaac Brock et Rivers Cuomo

Il existe une esthétique chorale (stratifications vocales, harmonies, le chant l'emportant sur les paroles) très en vogue dans le mouvement indie-rock américain des dernières années. J'en ai entendu parler la première fois cette année dans le New Yorker. Ça n'a rien des voix éraillées, masculines, du rock traditionnel ou solitaires/esseulées du folk intimiste à la Bright Eyes ou Elliott Smith. Dans le cas des Fleet Foxes, Grizzly Bear et autres nouveautés rock (The Polyphonic Spree en étant l'ultime incarnation), ça prend un aspect grandiose, comme si on avait devant soi toute l'americana. Dans le cas de Bon Iver et de Sufjan Stevens (bien que celui-ci semble transcender les catégories en ceci qu'il peut être aussi grandiloquent qu'intime), l'effet choral devient planant. Le dernier venu dans le "choir-boy rock" ou le "folk-rock choral", se nomme Justin Vernon, du groupe Bon Iver. Son nouveau side-project s'intitule Volcano Choir, et comporte une exploration plus en profondeur des effets de la stratification vocale et musicale. C'est pas mauvais, ça crée de belles tensions, comme dans cette pièce qui rappelle Sufjan Stevens en mautadine :



Sans ça, si Malajube, Modest Mouse et Weezer devaient se taper un trip à trois, et ils étaient tous convaincus de s'être retirés à temps, mais, damn, il devait en résulter un bébé affligé d'un certain déficit d'attention, la créature se nommerait Cymbals Eat Guitars et ça sonnerait un peu comme ça :

7 commentaires:

Daniel Grenier a dit...

HAHAHA, meilleure description du monde: Les cris bordéliques de Malajube suivis d'une série de notes à la Modest Mouse circa Building Nothing out of Something... et une tite voix cuomoienne sur rhodes. Ya pt un côté Broken Social Scene aussi, dans la grandiloquence et l'impression de se perdre au milieu de la pièce. C'est ça le problème avec le indie rock maintenant, c'est vraiment tough de trouver des bands qui sont plus que la somme de leurs influences.

William a dit...

Ouais ben, j'pense qu'il y a aussi deux écoles de pensée en matière d'écoute musicale : ceux qui, comme je l'ai fait ici, inventent une généalogie ultra-libertine des bands qu'ils découvrent; et ceux qui inventent des sous-sous-genre chimériques super originaux (comme je l'ai fait plus tôt, avec Volcano Choir et leur folk-rock choral). J'adore le fonctionnement d'Allmusic.com qui trace les influences, la parenté de chaque band et qui fait aussi la catégorisation en genres hybrides excentriques (chamber-pop, folk baroque, en parlant de, euh, Sufjan Stevens, je crois). L'idée, c'est de faire les deux. La première école de pensée, sous sa forme la plus radicale, fait tout remonter aux Beatles et à Bob Dylan. La seconde, finit par parler en exploréen.

William a dit...

Parce que, tsé, au risque de me répéter, comme le dit Elvis Costello:

"Writing about music is like dancing about architecture."

William a dit...

En passant, tout l'album de Choir Volcano est en streaming gratuit pour une semaine sur ce site:

http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=112674848

Alexie M a dit...

Oh-ouh-wah-ha pouet
(J'parle exploréen, mais en même temps, je vais arrêter.)

Captcha : chliw (aussi en exploréen).

Alexie M a dit...

On entend aussi le Spree big time. (Dans les climax.)

Mais c'est pas écoutable : je suis rendue au boutte où la chorale interprète le vent d'hiver.

Imaginez sur scène : ça doit être n'importe quoi. À moins que je les sous-estime vraiment.

**

En ce qui concerne les bands indie qui ne sont que la somme de leurs influences, je trouve que Sunset Rubdown est une belle exception.

Anonyme a dit...

Moi je connais rien à la musique.