
"Quant à l'écriture, les premières semaines je n'étais capable que de constater l'absence de désir pour le texte en cours : il était hors sujet, il ne trouvait plus sa place dans ma vie. Je n'étais pas non plus capable d'écrire sur le bébé. Aucune idée ne me venait, pas même l'envie d'une idée ; mais la stupéfaction devant ce corps surgi ; la torpeur et l'angoise ; et une joie abstraite ; détachée du réel, énorme et ravageuse. Des sentiments pour pensée.
***
Le poser là. calé entre deux coussins. Boire un café sur le balcon. Pas une ligne depuis deux jours. Attendre, toute la journée, qu'il s'endorme, attendre une heure de liberté."
Marie Darrieussecq, Le Bébé
Pour la première fois de ma vie, les besoins d'autrui passent avant les miens. Le don de soi, ça se travaille et -surprise- entre temps j'ai également développé un amour grand comme la tour Eiffel pour cette petite bête que j'apprends à connaître et à deviner. J'ai une fille. Je suis mère. Certains concepts s'assimilent à retardement.
50 jours après la naissance de Jeanne, je me suis exilée. Sauvée. Avec la bénédiction de l'Amoureux, j'ai quitté l'appartement sans regarder derrière moi et j'ai foncé vers le métro avec mille envies et un temps limité. Cette première sortie en solo m'aura permis de renouer avec le café ET le cinéma. Surtout, je me promets de refaire l'exercice très bientôt.
Les idées s'accumulent dans ma tête. Je manque de temps pour tout mettre sur papier, mais j'esquisse des plans de travail en allaitant. Bientôt, je pourrai écrire sur autre chose.
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Le poser là. calé entre deux coussins. Boire un café sur le balcon. Pas une ligne depuis deux jours. Attendre, toute la journée, qu'il s'endorme, attendre une heure de liberté."
Marie Darrieussecq, Le Bébé
Pour la première fois de ma vie, les besoins d'autrui passent avant les miens. Le don de soi, ça se travaille et -surprise- entre temps j'ai également développé un amour grand comme la tour Eiffel pour cette petite bête que j'apprends à connaître et à deviner. J'ai une fille. Je suis mère. Certains concepts s'assimilent à retardement.
50 jours après la naissance de Jeanne, je me suis exilée. Sauvée. Avec la bénédiction de l'Amoureux, j'ai quitté l'appartement sans regarder derrière moi et j'ai foncé vers le métro avec mille envies et un temps limité. Cette première sortie en solo m'aura permis de renouer avec le café ET le cinéma. Surtout, je me promets de refaire l'exercice très bientôt.
Les idées s'accumulent dans ma tête. Je manque de temps pour tout mettre sur papier, mais j'esquisse des plans de travail en allaitant. Bientôt, je pourrai écrire sur autre chose.
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