On a commencé la série Skins, qui est une sorte de Watatatow trash ou un DeGrassi crasse et qui me fait aussi beaucoup penser à une version plus hard de Hartley, coeurs à vif que j'écoutais quand j'étais au cégep. Le visuel est superbe et le jeu de certains comédiens nous étonne vraiment. On l'écoute en anglais, mais avec les sous-titres parce qu'en plus d'être une série mettant en scène le sempiternel marmonnement des adolescents (déjà, je me sentirais coupable de ne pas faire suivre ce commentaire d'une expression du type "hélas! ça ne me rajeunit pas, tout ça"), c'est une série britannique avec tout un arsenal d'expressions et d'accents étranges.
On adore particulièrement quand un protagoniste fait une remarque sarcastique ou ironique, comme "Oh, I'm having a blast, really", parce que le service de sous-titrage a jugé pertinent de souligner l'ironie en mettant la ponctuation entre parenthèses. À tout bout de champ, on lit "That's great (!)", "You don't look like a wanker at all (!)" ou "Am I really just a dildo (?)" et on sourit en imaginant ce que ça donnerait s'ils n'avaient pas mis les parenthèses. On voit des pauvres malentendants dépourvus de toute sensibilité ironique trouver que les répliques vont étrangement à contre-courant. De surcroît, on les imagine adolescents ou préadolescents, et pas trop sûrs de ce qu'ils doivent faire avec des phrases absurdes comme "Oh, it was the greatest day of my life!" alors qu'ils savent pertinemment que Cassie n'a pas eu la plus belle journée de sa vie, que bien au contraire c'était probablement l'une des pires journées de sa vie. Ils capotent et en viennent à se demander si c'est vraiment ça, ces antidiscours et ces incohérences, qui fait rouler le monde des postadolescents?
Heureusement pour nos spectateurs imaginaires, les parenthèses sont là pour rétablir l'ordre, ne serait-ce que le temps d'un point d'exclamation. Pour notre part, en tant qu'adultes en voie d'être aguerris, il faut reconnaître qu'on est tentés par cette zone interdite, ce jardin de tous les plaisirs, ce lieu béni du premier degré qui réside entre les deux parenthèses. On veut y être, on n'a pas peur de l'incohérence, on s'y baignerait comme dans les eaux d'une rivière souterraine.
5 commentaires:
Dites-moi, vous êtes rendus où dans la série? À quel personnage vous-êtes vous le plus attachés à date?
Je ne sais pas si c'est parce que j'ai visionné trop d'épisodes en trop peu de temps, mais il me semble que plus l"histoire" avançait, moins l'humour prenait de place; autrement dit, j'ai eu l'impression qu'on tombait rapidement dans le « gros drame ». C'est pas une mauvaise chose en soi, c'est juste que j'ai trouvé ça un peu décevant de perdre l'humour - plutôt croustillant - du début.
(!)
On en est à la deuxième saison, deuxième dvd.
Moi j'aime BEAUCOUP Sid. C'est sur lui que je tripperais si j'avais 14 ans. Il est sensible et un peu à l'écart. J'aime beaucoup Cassie aussi.
Wow. Et toi?
Wow. (!)
Vois-tu, j'ai posé la question justement parce que je me suis moi aussi beaucoup plus attaché à ces deux personnages. On dirait qu'on entre plus facilement dans leur tête (grosse réflexion super élaborée ici). Et c'est ce qui, d'ailleurs, m'a particulièrement plu dans le cas de Cassie, qui présente un problème souvent exploité de façon vraiment clichée, non?
En tout cas, on en jasera plus autour d'un bucket.
J'aimais beaucoup Cassie et Chris.
J'ai seulement regardé les deux premières saisons (avec un intérêt fabuleux car j'adore les émissions pour ado). À partir de la 3e saison, l'histoire se tourne vers Effy, la soeur de l'autre, alors la série perdait tout son sens pour moi.
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