
Bon, ce sera un peu rose comme post, mais ça me pogne des fois, je suis amoureux : j’adore assister à un spectacle et, au début d’une toune, voir un couple se serrer ou se toucher de façon anodine, mais secrètement significative. C’est peut-être le gars qui passe sa main dans le dos de sa blonde, ou elle qui l’embrasse dans le cou avant de se tourner vers la scène (c’est peut-être aussi un gars et son chum, une fille et sa blonde, un maître et son chien, un couple transgenre, et puis, qu’est-ce que le genre? qu’est-ce qu’un homme?). Ça ne paraît pas, mais je suis convaincu qu’ils se disent : « Oh, celle-là, on l’aime ensemble. Et je ne me vois nulle part ailleurs qu’ici en ce moment. » Traitez-moi d’inculte, d’hérétique et de sale romantique en même temps, mais pour moi, tout l’intérêt d’aller voir un spectacle, c’est d’y aller avec quelqu’un qui nous est cher – en amour ou en amitié. C’est de partager l’expérience. Le couple d’amoureux, par exemple, achètent le disque et l’écoutent deux ans, six mois, deux semaines avant d’aller au spectacle. Là, debout dans la foule, les yeux pleins d’étoiles, ils se disent : « C’est à nous, ça. » Et l’un fond dans les bras de l’autre.
Ça me fascine qu'avec si peu, dans le bon contexte, on puisse en dire autant : une main se resserrant sur la main de l'autre, l'extérieur d'une jambe se collant lentement sur l'extérieur de la jambe de l'autre. Plus que dans le gros french sapant dans la face de tout le monde durant tel party ou les regards semi-cochons échangés dans le métro, vous êtes-vous sincèrement déjà sentis plus amoureux que dans un spectacle, durant un de ces moments d'intimité publique secrète?
8 commentaires:
Moi, j'ai jamais personne et j'y vais tout le temps toute seule quand même. Je fais semblant que j'aime ça, mais dans le fond, c'est vrai que c'est fucking triste.
Ah ben non, j'suis sûr que t'as vraiment du fun! du vrai fun authentique! Et puis, en plus, je crois que t'es payée pour y aller maintenant, non? Avec BangBang et tout? Alors ça compte pas!
Là, j'me sens mal.
Mais non, sens-toi pas mal. Je comprends ce que tu voulais dire. Je réfléchissais seulement.
(En fait, je peux entrer gratuitement si je pense à tout prévoir d'avance. Ce qui est cool, quand même, mais j'y pense pas toujours.)
Moi, je vais toujours tout seul dans les shows, pis au cinéma aussi, et en plus, j'ai déjà été amoureux, comme vraiment, d'une fille qui aimait vraiment, mais comme vraiment pas, la même musique que moi. Je pense que la dernière fois que j'ai une une "toune" avec une fille, une toune à dire "on", à se regarder les yeux dans la graisse de, ça devait être sur une cassette. Genre Wind of Change.
Tiens, c'est pas faux, tout ça. J'ai jamais tellement été du genre "c'est notre toune", et pourtant la musique, les films, les Bds sont des choses que j'aime partager avec mon amoureux. C'est même (pour moi) un critère de viabilité d'une relation : il faut une base culturelle commune, quitte à se la créer...
On est allés voir Sufjan Stevens la semaine dernière, et c'était un peu ça...
Bon bon bon, les célibataires, là. Gâchez don' pas tout mon fun...
Merci, Maude! :-)
Moi, c'est pareil. Mi-novembre, grosse bédaine. On est allé voir Sondre Lerche. Regards complices et tout le tralala. Avec, en prime, la pensée d'amis précieux qui nous ont fait le découvrir.
Mais ça arrive pas juste dans les spectacles. Juste un commentaire à la radio de Radio-Canada et c'est parti. Ça doit être pour ça que je continue à écouter Christiane Charette...!
Il est beau ton message, William. Parce que quand c'est l'automne et qu'il pleut, ça fait du bien d'être teteux!
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