Deuxième de couverture, no 2 - The Rules of Attraction (Ellis)

"You had this list, Raymond," you say, causing more trouble. "Who else was on it? It was quite a list: Shakespeare, Sam Shepard, Rob Lowe, Ronald Reagan, his son -"
"Well, his son," Donald says.
"But isn't this the century no one cared?" Harry asks.
"About what?" you all ask back.
"Huh?" Steve asks after the Brazilian leaves. (p. 236)

Le propre de la Blank Generation, avec Brett Easton Ellis en tête, semble être un cynisme à toute épreuve: l'amour, la mort, la philosophie, la culture savante, la politique, le sexe, l'humour, la littérature, l'art, l'éducation, la télévision, le rock'n'roll, la mode, le rêve américain, etc. Pourtant, ce qui transparaît le plus des oeuvres comme The Rules of Attraction, d'Ellis (en traduction chez 10/18, 2003), et Bright Lights, Big City*, de Jay McInerney (en traduction chez Points), c'est que ce regard détaché et noir est souvent la cause même du mal-être. DFW le résumait bien en reconnaissant que l'oeuvre patricide de la génération précédente (les postmodernistes) était une grande fête, mais qu'elle avait aussi fait en sorte que les écrivains de sa génération ont dû apprendre à écrire en tant qu'orphelins.

*Remarquons d'ailleurs la récurrence de narrations au "tu" dans la production littéraire de l'époque: "Je est toi?"