Physics made me sick the whole time I learned it. What I couldn't stand was this shrinking everything into letters and numbers. Instead of leaf shapes and enlarged diagrams of the holes the leaves breathe through and fascinating words like carotene and xanthophyll on the blackboard, there were these hideous, cramped, scorpion-lettered formulas in Mr Manzi's special red chalk. (p. 33)
À la fin de mon mémoire,* j'ai été confronté à un fait plutôt gênant: je ne lis que très peu d'écrivaines. Le défi, cette année, c'est donc de lire des femmes, beaucoup de femmes. En commençant par Sylvia Plath, avec qui il m'est arrivé exactement ce que je redoute quand je lis une oeuvre féminine: je suis tombé amoureux. C'est qu'en plus d'écrire extrêmement bien, elle est très belle. Et c'est gênant à la fois parce que j'ai l'impression que ça m'enlève toute crédibilité en tant que lecteur et parce que j'ai peur que ça cache une sorte de machisme latent. En tout cas, cette année, on renverse la tendance.
Il me semble approprié que l'image fondatrice de l'unique roman de Plath, The Bell Jar (La Cloche de détresse, chez Gallimard), implique une posture de spectateur où tout est vécu par procuration. La narratrice du roman lutte avec des symptômes de dépression qui la poussent à plusieurs tentatives de suicides avortées et qu'elle compare à une cloche de verre l'enveloppant et la suffoquant.
Esther s'apparente à une ombre ("I thought the most beautiful thing in the world must be shadow") tandis que la pire chose au monde selon elle serait de mourir électrocutée. C'est du moins ce qu'elle affirme dans l'incipit alors qu'elle réfléchit à l'exécution des Rosenberg, un moment-clé de la Guerre froide. Ici, je ne peux m'empêcher de penser au discours anticommuniste de l'époque qui décrivait les Rosenberg comme des "Thieves of light, to be burned by light." Entre la lumière et l'ombre, l'ouvrage de Sylvia Plath soulève les dichotomies d'une société qui se colle aux pôles.
Par ailleurs, la comparaison est une figure de style majeure dans le roman, assez pour que ça devienne un des mécanismes centraux. On comprend que la représentation chez Plath, pour cette narratrice à tout le moins, doit toujours passer par un intermédiaire de plus.
*Ça y est, je deviens le gars qui est incapable de ne pas mentionner son mémoire dans chaque morceau de texte ou de conversation.
Incipits actualisés #1
Il y a 13 ans
Aucun commentaire:
Publier un commentaire