22.4.10

Captcha: klyndeui


J'aurai sûrement l'air fâché en écrivant ceci. Pas dans la réalité, dis-je. Je n'aurai pas l'air fâché, le dos courbé, penché sur mon clavier, en tapant sur les touches comme un maniaque et en lâchant un petit "Ha!" sec à la fin de chaque idée. Non, je veux dire qu'en lisant ce texte, on pensera sûrement que je suis fâché ou que je suis un mauvais joueur, ou j'sais pas. Je ne le suis pas. Je suis confus. C'est tristement bloguesque comme approche, mais j'ai besoin de me divertir en mode ironique, alors je pose la question comme le début d'un mauvais numéro de stand-up:

What's the deal with captchas?


Je vois le commentaire-captcha comme l'inside joke dans un groupe d'amis telle que perçue par quelqu'un qui ne fait pas partie du groupe, qui n'est pas un initié. Celui-ci reconnaît la blague comme étant une blague. Je veux dire qu'il en reconnaît ses effets similaires: sa détonation, l'effet "la pognes-tu?" de sa réverbération. Il peut même en rire, dans la mesure où il en comprendrait moindrement le fonctionnement, mais ce n'est jamais vécu comme une véritable blague, ce n'est jamais aussi pur comme expérience que quand tu fais partie du cercle d'initiés et que tu as participé à la génèse et à l'évolution de la blague. Avec le captcha, ce qui me fait figer, c'est que ce cercle d'initiés est ultrarestreint: en plus d'avoir lu le post du blog, il faut être là quand la personne recopie le mot de passe pour laisser un commentaire et constater l'heureux hasard qui voudra que le captcha soit lié à différents degrés au post commenté.

Comme cette situation d'expérience "pure" du commentaire-captcha est très peu probable, tout son équilibre véritable repose sur le lien de confiance entre commentateur et lecteur. Le premier s'impose alors comme le conteur, celui qui détient une version des faits que le second choisit de croire. Il dit: "J'ai vu un ours!" Et le lecteur crédule réagit de la façon appropriée. Ainsi, comme toute fiction, le commentaire-captcha dépend de la fameuse "willing suspension of disbelief" de Coleridge.


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J'ai souvent envie de répondre à un commentaire-captcha par un faux commentaire-captcha: essayer de reproduire l'effet accidentel de cette loterie linguistique tout en y transmettant un sens caché, un clin d'oeil. Faire du commentaire-captcha surconscient, quoi.


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Le premier qui commente en captcha gagne un ROMAN EN SEPTEMBRE!

(Haha! On va être plusieurs flasheux, mon Clarence!)

12 commentaires:

William a dit...

Dans l'fond, c'est peut-être juste que moi, les captchas que je pogne sont toujours ben ordinaires. Y'en a qui ont un bon karma de captchas, d'autres pas.

Clarence L'inspecteur a dit...

Hamel est sur une lancée karmique en tous cas. In spites of herself.

Captcha: spites

Anonyme a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Alexie M a dit...

Captcha : dismoosa. Ça veut fuckin rien dire.

*

Moi j'aime que ce soit une loto. C'est ça qui est drôle. Euh.

Alexie M a dit...

Si je décidais de pousser le bouchon, je laisserais un nouveau commentaire captcha pis je m'en irais, rehene hehehehehe hahaha LOL OMG

*

Cela dit, ça vient de me faire comprendre pourquoi je laisse ce genre de commentaires.

Souvent j'aime vos posts et je n'ai rien de spécial à dire à part «j'aime». Plutôt que de m'en aller en tenant pour acquis que vous savez que je vous aime, je me manifeste.

Rehene.

William a dit...

Alexie: ouais, j'sais ben. C'est comme ça que je les interprète aussi, la plupart du temps. Je voyais plus une sorte de tendance se dessiner pis j'essayais de comprendre pourquoi j'embarquais pas.

Un moment donné, y'a quelques mois, je crois que l'un de vous recopiait le captcha à la fin de presque chaque commentaire. Ça me déstabilisait du fait que, si certains étaient vraiment drôles, d'autres n'avaient rien de frappant. Je me suis mis à penser que la personne recopiait le captcha systématiquement. Ou bien je pensais que j'étais toujours ben trop cave pour voir la joke.

Cela dit, y'a rien de plus plate qu'un post qui parle de ses commentaires. Blogging about blogging about blogging. Passons à autre chose! Je vous aime!

Alexie M a dit...

Hahaha : c'était sûrement moi. Je trouve toujours que c'est drôle un captcha. En fait, c'est juste moi qui est tout seule à trouver ça drôle. Je vois le potentiel de jeux de mots, je me donne même pas la peine de les faire. Tantôt j'avais « flacter », qui ressemble à un mélange entre flatulence pis lacté. Ça me fait pisser. Là c'est «comogist» pis ça me fait penser «comédon», pis «cosmétique», pis je me mets à faire toute sorte de mots valise dans ma tête... Je me fais auto-rire pis j'avoue que c'est comme un peu un genre de blague au deuxième degré sur moi même : «regardez comment je me fais des jokes pas drôles qui ne font rire que moi seule hahaha». C'est comme quand Clarence parle de se péter le frein de prépuce, mais en plus awkward.

Clarence L'inspecteur a dit...

Donc, pour résumer, la question c'est: Qu'est-ce qui est le plus awkward, Alexie, tes jokes ou mon frein de prépuce?

Alexie M a dit...

Posé de même, je sais pas.

(c'était pas une JOKE ton frein de prépuce ?)

William a dit...

Captcha: frindprep

La grosse a dit...

Cap-Chat : ville de Gaspésie, on y va cet été avec nos mots valises.


Capcha : squirib

Ça me fait rire toute seule avec les autres, ça me détend le prépuce et les inside jokes, c'est ma tasse de thé.

Mélanie J. a dit...

Ha, je croyais être la seule qui était pas dans gang.

Moi c'est « emort »... c'est un email qui t'annonce la mort de quelqu'un. C'est triste.