21.5.10

Hustle

Entre dans sa tête, suis son pouls, colle à ses chaussures, traîne dans ses bobettes, dans le plus chaud de son haleine, fonce dessus, fixe son sternum, les yeux sur le numéro, la balle en périphérie, tu ne la regardes qu’avec le blanc de tes oculaires, tes boules à perceptions, bouge les bras, pointe pointe pointe, les mains raides d’un karatéka, colle ton homme jusqu’à ce que vos sueurs se mélangent et deviennent une super-sueur, jusqu’à ce que les glandes qui produisent cette sueur fusionnent et que la couleur de vos sucs gastriques s’agence et que votre souffle soit le même, que ton arrière-goût de pâtes au beurre devienne plutôt son arrière-goût de viande fumée et vice versa, dirige-le dans la trappe, protège ton panier, une main au visage, crie “balle! balle! balle!” dès qu’il s’arrête, fréquente sa sœur, grimpe-lui dans la face, qu’il lise toute ta fureur sur les plis de la peau sur ton front comme dans le sanskrit d’une Upanishad ténébreuse, vole son identité, mime ses mouvements, kidnappe son iguane, juge ses parents, hustle, hustle, hustle.

4 commentaires:

Steed Colliss a dit...

Very good... Surtout le "fréquente sa soeur..." Ça, ça écoeure un adversaire...

William a dit...

Remarquez, dans la photo, le gars en arrière à droite. C'est sûrement le petit frère de l'assistant coach, qui aimerait vraiment jouer dans l'équipe mais qui n'est pas aimé des joueurs...

Sentez son amertume, son désoeuvrement.

"Un jour, je serai celui qui tiendra le ballon. Oh oui, un jour..."


++++


J'adore Shorpy.com, qui nous donne accès à des photographies aussi riches!

Clarence L'inspecteur a dit...

Du grand Messier, ce petit truc. Clarence likes this.

Steed Colliss a dit...

Comme si du "petit" ou "moyen" Messier existait...