Dernièrement, j'ai eu une discussion avec Clarence au sujet de mon amour pour le réalisme (voire l'hyperréalisme) au cinéma. En fait, ce que je tentais d'expliquer à mes amis réunis autour d'une table, c'est que je me sens contaminée par un soucis de réalisme qui ne fait que se resserrer autour de moi avec les années. Je deviens allergique au farfelu.
Au grandiose.
À l'onirique.
Au théâtral.
Au maniéré.
À l'épique.
(À l'impossible?)
On dirait qu'à force de voir des films indépendants tournés avec de (très) petits budgets, à force d'écouter des gens marmonner, à voir des décors vides remplis d'acteurs non professionnel, j'ai pris goût pour le réel et j'ai - un peu malgré moi - développé une intolérance au trop. Par exemple, je viens d'écouter Les signes vitaux de Sophie Desraspe, un film au visuel franchement intéressant qui me semblait plutôt réussi (et il faut dire que j'avais beaucoup aimé Rechercher Victor Pellerin). Et ben au beau milieu du film les personnages se mettent bizarrement à parler comme dans une pièce de théâtre d'Éric Jean.
"PIS TOI SIMONE, TU TE SENS OBLIGÉE DE REGARDER MOURIR LES GENS POUR TE SENTIR ENFIN VIVANTE!!!"
C'est comme si je faisais un pas en arrière, que j'avais maintenant un pied en dehors de la fiction. Il n'y a personne qui parle comme ça dans la vraie vie.
Comment on guérit de ça? On écoute LOTR 2-3 fois en ligne pour embrasser à nouveau le contrat de la fiction?
2 commentaires:
Allergique à l'épique?...
Hey!
Haha! J'ai pensé la même chose, à propos de l'épique, évidemment.
Tu mets le doigts sur quelque chose ici. Je ressens la même chose en littérature. Entre toi et moi, il y aurait vraiment quelque chose à développer autour de ça, pour comprendre ce qui nous arrive. Faudrait qu'on se penche sérieusement sur la question. Il y aurait un vocabulaire à élaborer, des balises à définir.
Je vais aller relire Mimésis, d'Awhoresback pis je te reviens là-dessus.
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