Au risque de me lancer dans du méta-Stéphane Laporte, je précise d'entrée de jeu que ce billet comporte une anecdote de mon enfance et son importance relative sur ma vie actuelle. Je préfère avertir mon lecteur pour lui éviter la fâcheuse constatation, après trois quarts de texte, qu'il s'agit bien là d'un de ces billets à saveur personnelle - quoique l'expression "saveur personnelle" ne m'inspire pas trop confiance - qui font légion dans l'univers bloguesque. Une sorte de tranche de vie ponctuée d'un commentaire à la "
Deep Thoughts". De surcroît, mes souvenirs ne sont pas plus originaux qu'il le faut. Qu'on se le tienne pour dit.
Un souvenir très fort de mon enfance à Dunham est celui de mon père qui chante à tue-tête du
Supertramp ou du
Focus, dans les belles années de CHOM 97,7 FM, au volant de notre superbe Rabbit or. Je suis assis à côté de lui et je le regarde donc d'un peu plus bas parce que j'ai quelque chose comme 5 ou 6 ans, et il y a une entente tacite, entre lui et moi, comme quoi il ne possède pas nécessairement la voix de Roger Hodgson, mais dans l'auto on peut faire semblant du contraire. Le dessus du tableau de bord, pour nous, ne sert pas à accumuler la poussière, ni à perdre lentement sa couleur mais plutôt à recevoir nos coups de percussion endiablés.
J'ai une petite théorie sur la rage au volant et sur l'imbécilité de certains conducteurs qui trouve son origine - la théorie, et non l'imbécilité - dans cette bulle que mon père créait dans l'habitacle. Je crois, qu'au volant, sur la route, bon nombre d'entre nous devenons des citoyens anonymes, libres d'agir dans une impunité relative, au gré de nos pulsions. Bien sûr, c'est innocent chez la plupart des gens, mais chez d'autres, la voiture devient une véritable warp zone: entre les points A et B, certains se transforment en
Mr. Wheeler. Dans notre cas, le phénomène Mr. Wheeler se traduit par une tendance à chanter à tue-tête dans l'habitacle de la voiture. Par ailleurs, je suis toujours fasciné de voir le phénomène se reproduire dans le métro, avec ces énergumènes qui écoutent un gros rock gras dans leur iPod, par exemple, et qui miment le picking du bassiste en attendant sur le quai. Des fois, le monde danse devant les portes en se regardant dans le reflet.
1 commentaire:
Holy Fuck, je viens de passer beaucoup trop de temps à faire réactualiser constamment la page de Deep Thoughts aléatoires...
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